lundi 29 décembre 2008

Hiver






Avec ce froid polaire, rien de tel qu'un "petit" wulong bien torréfié pour se réchauffer un peu...
Ici un Wu Yi Yan Cha, Lao Jun Mei pour être précis...



MEILLEURS VOEUX !

mercredi 3 décembre 2008

jeudi 27 novembre 2008

Théière Zhuni "huanglong"









Quelques images d'une théière que je vous ai laissé apercevoir il y a quelques temps... C'est ma favorite. Surtout pour l'efficacité sans pareille de sa terre. Elle est certainement la meilleure théière que j'ai eu l'occasion d'utiliser. Je l'ai toujours utilisée avec des Wu yi Yan Cha. On me l'avait conseillée précisément pour cette famille, et elle fait des merveilles avec ces thés. Il y a quelques semaines, j'ai eu la curiosité de l'utiliser avec d'autres sortes de Wulong (dan cong, taiwanais...), et j'ai eu le plaisir de constater qu'elle savait tout faire avec beaucoup de Brio... Mais je ne veux pas la détourner de son destin...
Cette théière est très très lourde, la terre est très dense et les parois sont très épaisses ( ce qui est un avantage pour maintenir longtemps la chaleur, mais un désavantage car il faut beaucoup de temps pour la faire remonter). Elle donne un sentiments de robustesse et de qualité, elle me fait penser aux voitures américaines des années 50 (genre Cadillac).

Some pictures of my favorite Teapot. I use it with Wu yi Yan Cha. This is a very heavy teapot, giving a feeling of solidness. It make me thinks of an american car of the Fifties. It's like a Cadillac...



mardi 25 novembre 2008

Yixing: Sceau - Seal

J'ai une théière qui présente ces inscriptions sur sa base: un sceau, plusieurs caractères, des signatures manuscrites. j'ai rarement vu une théière avec autant d'inscriptions... On dirait presqu'un diplôme!
Je suis assez curieux de savoir ce que tout cela peut bien vouloir dire... Alors, si il y a de sinophiles parmi mes lecteurs, je vous serai bien reconnaissant si vous pouviez un peu m'éclairer la dessus... Merci!
Cette théière est de loin ma préférée au niveau rendu. La terre est magnifique.
Je l'utilise avec des Wu Yi Yan Cha.

I have an old teapot (circa 1950) wich shows a lot of insrcriptions on its base: seals and signatures. It looks like a diploma!
I've never saw a teapot with so much things written on it!
So, I am very curious to kwow what all these things mean ...
If someone amongs you can read chinese, it would be great if you can give me some idea of the translation...
Thank you!







mardi 11 novembre 2008

Kung Fu Cha # 2: une expérience avec des Dan Cong



Il y déjà quelques temps, je vous avais fait part de mes recherches sur la technique d'infusion et les paramètres. Je vous avais promis d'autres articles plus fouillés sur le sujet. Patience... ce n'est pas encore pour tout de suite mais ça va venir.

Je voudrais juste vous faire part, pour susciter un peu de débat sur le sujet, d'une petite expérience que j'ai réalisée il y quelques semaines.

Dernièrement, comme je l'évoquais dans Kung Fu cha #1, j'étais plutôt parti dans la logique des très gros dosages avec des infusions assez courtes. Et, finalement, je suis reparti dans une direction diamétralement opposée...
Fini les dosages de brutes et les infusions à la Lucky Luke (Vous savez l'homme qui vide un zhong plus vite que son ombre...). Je démarre tout au-delà de la minute, et même une minute trente, deux minutes parfois...
Coool, Man !!! Y 'a bien le temps !!!!

En fait, j'ai fait une déroutante expérience dernièrement avec les dan cong: on infuse 15 sec, c'est "bon", disons parfumé. On infuse 25 sec, c'est amer. On infuse 40 sec, c'est limite buvable tellement l'amertume ressort et gâche tout. On infuse 1 minute 30 sec ou 2 minutes, ou plus encore, le thé ne parait plus aussi amer, il est comme sucré-miellé, plein de rondeur et de gras, reste bien en bouche, le fruité a un "vrai" goût de fruit...
Etonnant, non?

C'est mon expérience avec la grande théière qui m'a poussé à faire cette expérience. Ainsi qu'une petite discussion avec Emmanuel du blog Cha U Thé qui m'avait suggéré de faire de longues infusons sur les Dan cong, juste pour voir...

Avec la grande théière, j'étais persuadé qu'en infusant un Dan Cong de cette manière, j'allais obtenir quelque chose d'atrocement amer, et d'imbuvable, il n'en a rien été. Au contraire, j'ai eu quelque chose de presque pas amer, miéllé, fruité... je me suis donc dis que l'amer ne devais pas être central, qu'il y avait "autre chose" dans ce thé que je n'arrivais pas à extraire en GFC... Je me suis alors rappelé que Gilles (l'excellent vendeur de mon magasin préféré) m'avait dit, il y 2 ans, quand j'avais acheté du Mi lan xiang 5: "n'hésitez pas à l'infuser longtemps". En rentrant chez moi, après un premier test de 30 secondes, j'avais trouvé ça tellement amer que je n'ai que rarement oser m'aventurer au-delà avec ce thé... je me suis alors dit: "il est fou ce Gaulois!" sans chercher à réellemnt comprendre son conseil... Erreur!!! J'aurais au moins du essayer ses conseils même si ils me semblaient "étranges".

De prime abord cela parait contre intuitif d'infuser beaucoup plus longtemps un thé qui parait "amer" afin d'atténuer l'amertume... et pourtant, maintenant, il me semble bien que c'est ce qu'il faut faire... En réalité, ce qui se passe, c'est que toutes les composantes du thé ne sortent pas à la même vitesse au cours de l'infusion, le sucré et le gras, mettent plus de temps à venir... si on leur laisse le temps de venir, ces multiples composantes vont permettre au thé de véritablement s'équilibrer, et de se manifester dans toute sa grandeur et sa richesse...

J'ai réessayé mes classiques de Rochers et Wulongs taiwanais avec cette optique en tête, d'aller "au-delà de l'amertume", et cela m' a semblé une assez bonne idée... On sous-estime beaucoup trop ce que les grands thés on réellement dans le ventre, on peut les pousser beaucoup plus loin qu'on ne le pense...

Voilà pour aujourd'hui... après, je concède qu'infuser de la sorte ne soit pas nécessairement du goût de tout le monde. Mais, me concernant, ça me plait bien... J'ai plus l'impression d'entrer en contact avec ce que le thé à réellement à offrir en le "poussant".

***
Petite annonce:
je souhaite me séparer d'une partie de mon matériel à thé que j'utilise trop peu. Il y a de nombreuses théières de bonne qualité et pas chères (essentiellement en provennance de chez Teamasters), d'autres théières un peu plus spéciales, des Zhong, un Cha Bu, des théières à thé vert japonais, des set de compétition, peut-être d'autres choses... vous pouvez me contacter si vous êtes à la recherche d'objets à thé.

mardi 28 octobre 2008

Grande théière

La pièce dans laquelle j'ai l'habitude de préparer du thé est orientée Nord-Ouest. La lumière du soleil n'y pénétre donc pour ainsi dire jamais. Sauf... quand mes voisins d'en face entre-ouvrent leurs fenêtres: par un effet mirroir, cela me renvoie le soleil juste dans ma tasse de thé! Plaisant...
Cela m'a permis de prendre quelques belles photos. Je les ai prises il y déjà plusieurs semaines, mais je trouve qu'elles font un bel écho à celles postées par Lionel. Le soleil bas de l'automne le rend plus apte à pénétrer nos habitations...
Récemment, je me suis remis à utiliser une grande théière de porcelaine pour préparer du thé. Depuis quelques années, je me la jouais "fondamentaliste" du gong fu cha : micro-théières fabriquées avec des terres super techniques, zhong, balance , chrono, bloc-notes... Je voulais me la faire "puriste". Matin, midi et soir, et même la nuit, parfois. La grande théière s'est donc vue reléguée, mise au ban, considérée comme une abération, un produit de l'incompréhension du colonisateur, une hérésie... bref, totalement infréquentable.
Et puis, là, j'ai eu envie d'y revenir pour plusieurs raisons... Envie de retrouver un rapport au thé plus simple et premier, de le reconsidérer comme une boisson ordinaire, plaisante, bienfaisante tant sur le corps que l'esprit.
Une simple boisson. Et plus essentiellement un incroyable objet de contemplation esthétique et sensuelle tel qu'il l'est devenu pour moi... Envie aussi de retourner aux sources de mon amour pour cette boisson, qui est bien antérieur à ma pratique du gong fu cha...
Y revenir encore pour des raisons plus pratiques. Ne plus passer un temps dingue chaque jour à infuser dix fois les mêmes feuilles, à refaire dix fos les même gestes pour boire quelques centilitres de thé... (avez-vous déjà osé comptabiliser le temps passé sur une session sérieuse de gong fu cha? Cela fait une bonne partie de la journée). Une autre raison pratique, et plus terre-à-terre, est de consacrer un peu moins d'argent au thé en buvant (un peu) plus souvent des thés bons marchés qui passent quand même mieux en grande théière qu'en gong fu cha...
J'ai donc demandé à mon revendeur favori de me conseiller quelques thés bien adaptés à ce mode de préparation... Mais en fait, je n'ai même pas trop regardé, j'ai choisi tout ce qu'il y avait de moins cher sur la carte. J'étais très curieux de voir comment seraient leurs thés les moins chers... Quelques rouges (chinois, bien évidemment) et un vert.
Et franchement, je suis agréablement surpris par ces thés pour grande théière: assez complexes et délicats sur les parfums, très équilibrés en bouche, tant au niveau des sensations que des saveurs, de la plénitude, de la rondeur... Bref, comme boisson courante, cela me satisfait plutôt. Mais, c'est évident qu'on est très loin de l'expérience donnée par certains Wulongs préparés en gong fu cha... Cependant, c'est rapide et facile à préparer (même si je dois un peu réapprendre à faire le thé avec une grande théière - je n'ai plus aucun repères concernant les paramètres! je dois tout redécouvrir...).
J'ai également fait quelques Wulongs (entrée de gamme de Dan Cong, rochers, tie guan yin...) en grande théière. Le résultat est aussi très intéressant. C'est très complet et "plein" au niveau de la liqueur, il y a beaucoup de "gras". La présence des notes de fonds "lourdes" est accentuée, le coté "saveurs" prend un peu le dessus sur les parfums les plus délicats, mais l'expérience est intéressante. On a toutes les données du thé en même temps. J'ai aussi remarqué qu'avec ce genre d'infusion on avait aussi une très belle persistance en bouche de la liqueur...
Pendant longtemps, j'ai eu tendance à penser que le gong fu cha avait un meilleur rendement, qu'il permettait d'infuser plus de thé avec une certaine quantité de feuille. Après expériences, il me semble que ce ne soit pas aussi évident que ça de donner la priorité au gong fu cha sur ce point... je dirais que pour les thés peu complexes et/ou qui s'épuisent très vite après quelques passages, ce n'est pas la peine de s'emmerder à les faire en gong fu cha.
Concernant les thés verts, revenir vers des thés plus simples m' a fait prendre conscience que je les appréciais "plus" que les thés verts "haut de gamme"... Avant de plonger dans le monde fascinant et complexe des Wulongs de qualité, je buvais surtout des thés verts, c'est donc une famille que je connaîs bien et que j'ai beaucoup fréquenté... Quand j'ai commencé à m'intéresser de manière sérieuse au Wulongs, je me suis de plus en plus désinteréssé des thés verts. Je préfère très clairement la caractère plus intense et franc des wulongs, leur incomparable mâche. Le côté raffiné, subtil, léger, délicat des thés verts de haute qualité fait que très rapidement ce genre de thé m'ennnuie. je n'arrive plus jamais à finir un paquet de thé vert avant l'arrivée des nouvelles récoltes... En fait, je les trouve trop insipides, pas assez présents, pas asssez francs. Oui, c'est fin, complexe, subtil et délicat... mais je n'acroche plus à ce genre d'expérience. Ca me plait pour 3 ou 4 dégustation, puis: Bof!... Pourtant, les thés vert ont un côté frais et désaltérant que j'apprécie beaucoup. L'achat d'un thé vert très bon marché (un Bi Yun Tian) m'a un peu reconcilié avec cette famille de thé. Curieusement, je trouve ce thé vert à une dizaine d'euros bien plus plaisant à boire que certains bien plus couteux que j'ai dégusté dernièrement: ce n'est pas réellement complexe ou très subtil, mais c'est frais, c'est rafraichissant, c'est franc avec une présence en bouche assez marquée, c'est bien fait, équilibré... Comme boisson courante, ça me plait.
Voilà mes impressions concernant les grandes théières... Un peu de bla-bla sur ce blog après tout ces posts (paresseux) de photos!
Je vous rassure, si besoin, que je ne suis pas prêt à arrêter les gong fu cha pour autant (je continue à en faire au moins un par jours). J'essaie simplement de ré-aménager dans ma vie une place pour une "autre" pratique du thé. Plus simple, plus fonctionnelle, plus pragmatique, tout en étant agréable quant aux résultats.
*

Brumes matinales dans les vallées du Yunnan

Parmis les nombreuses choses qui me fascinent dans la nature, je mettrais en bonne position l'univers minéral. Rochers, cailloux, gallets, minéraux, fossilles... tout cet univers, fruit de la spontanéité créatrice de la nature, m'a toujours interpellé, par sa beauté et sa dimesnion artistique...
Un bel exemple de ce caractère artistique sont les "pierres de rêves", des marbres dans lesquels la main de l'Homme a mis en évidence des représentations de nature. Vous pourrez trouver plus de renseignements à ce sujet en consultant ce site, où il y a aussi quelques exemples assez beau de "pierres de rêves".

Théière: le souci du détail (2)





Quelques vues détaillées de la théière que j'ai déjà présentée précédement. Je ne me lasse pas de ses belles courbes...
Dans le flou de l'arrière fond, des photos de rochers prises sur les rives du Saint Laurent.

lundi 27 octobre 2008

mardi 14 octobre 2008

Amateurs de thé chinois: le blog

Juste un petit mot pour vous inviter à jeter un coup d'oeil sur ce blog en anglais que je viens de découvrir. Je n'ai pas encore pris le temps de le lire mais il à l'air très intéressant, surtout qu'il semble utiliser des informations de première main vu que son auteur, WILL SLACK, se trouve en Chine...

http://amateursdethechinois.blogspot.com/


Voilà... et tant que j'y suis à donner des liens, n'hésitez pas à consulter les articles du magazine en ligne (gratuit): THE LEAF

http://www.the-leaf.org/

Deux Dan Cong

Ba Ye Dan Cong 3


Yu Lan Xiang
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Je trouve que les feuilles de dan Cong sèches sont bien souvent très jolies à regarder... longues et torsadées... j'aime beaucoup leurs reflets mauves, bleutés, bruns...
Le premier et plutôt fruité (exotique) et frais, mais avec tout de même quelques notes très subtiles de fleurs (quelques effluves de chevrefeuilles m'ont quelquefois chatouillé les narines, mais quelquefois seulement...) , le second plutôt fleuri et moelleux, un rien sucré, très doux, onctueux, avec une amertume très peu marquée, très en finesse, beaucoup de subtilités, presque inépuisable...
Voilà, je n'en dis pas plus...
Il y des choses à vivre plutôt qu'à dire...
Aujourd'hui, je ressors quelques photos de mes archives de dégustation... Petit moment de paresse, pas de commentaires trés recherchés ou élaborés... D'autant plus que j'ai fait ces dégustations il y a plus de 6 mois et mes souvenirs ne sont plus très précis.

Galette Meng Ku Xue 2007





Une des galettes Maison des Trois Thés de 2007, dont je n'arrive jamais à me souvenir du numéro... un travail de ceuillette très fin et étonnement soigné, très séléctif sur la beauté et la qualité des feuilles... cela se voit sur les photos... Mais cela se ressent surtout à l'infusion. Une de mes galettes préférées dans la catégorie des jeunes Puer (que j'apprécie de moins en moins...)

Qi Lan




Un thé très sympa et pas couteux du tout... à Découvrir!

vendredi 26 septembre 2008

Flânerie pré-automnale





Les premières touches annonciatrices de l'automne qui s'approche... les surpenantes couleurs des myrtillers, les jeux de la lumière jaunâtre de la fin de l'été sur les feuillages...



Les perles de la rosée matinale sur les délicats pétales de roses aux superbes parfums....






Les brumes matinales et les belles odeurs fraiches qui montent de la terre...




Et finalement, la lumière de l'astre...


Voilà pour le moment! Les dégustations de thé continuent dans le silence et la contemplation...

mercredi 10 septembre 2008

Kung Fu Cha # 1



Prochainement, je vais passer quelques jours durant lesquels je n’aurai pas la possibilité de faire du thé dans des conditions optimales (entendez : sans mes théières favorites ni avec mes meilleurs thés). Rien que d’y penser, cela m’ennuie déjà. C’est vous dire à quel point je suis accro… Bon, cela me fera du bien un peu de repos, ainsi que de revenir à des choses plus simples.

Face à cette perspective, j’ai eu envie de me faire une dégustation qui soit vraiment mémorable : un très grand thé préparé dans les conditions les plus rigoureuses, et avec un dosage un peu hors normes par rapport à mes habitudes … L’idée m’a trotté dans la tête toute l’après-midi : que faire et comment ?
Alors plutôt que de passer ma soirée à faire du Qi-gong dans mon école de Kung-Fu du Dragon d’Or, j’ai préféré rentrer chez moi pour m’adonner à un tout autre genre de Kung-Fu…

Aussi, il faut que je vous dise que, pour l’instant, je suis en pleine recherche technique concernant ma pratique du Kung-Fu Cha : quels sont les meilleurs paramètres pour réussir un thé en Kung Fu cha ? Quelle quantité mettre et la laisser infuser combien de temps ?Quel est le bon équilibre entre la quantité et les temps ?
J’ai décidé de m’attaquer méthodiquement à cette question pour trouver les paramètres qui me satisfont le plus, ou du moins observer comment un thé se comporte sous une certaine configuration de paramètres… Ces derniers temps, je ne fais plus de compte-rendus analytiques mais je « travaille » sur le thé un peu comme un scientifique dans un laboratoire : j’essaie 4, 5, 6, 7, 8 grammes d’un thé avec certaines durée, ensuite, je réessaie les mêmes quantité avec des temps sensiblement différents, plus long ou plus court.
Finalement, cela est assez amusant à faire. Et cela suscite plein de questions : est- ce que deux liqueurs de concentration identique obtenues avec des paramètres différents auront-elles des caractères identiques, et en quoi vont-elle différer ? Je tenterais de vous présenter mes résultats dans quelques temps…

Par ailleurs, j’ai souvent entendu dire que la « véritable méthode authentique » du Kung Fu Cha, telle qu’elle se pratique dans le Fujian et le Guangdong, utilise une très grande quantité de thé - en gros, pour des feuilles torsadées on remplit au minimum les deux tiers du récipient d’infusion. D’autres part, je constate aussi que certains amateurs de thé qui tiennent des blogs, comme MarshallN, Cloud, ou encore Toki, utilisent tous des dosages assez importants… Je vous conseille d’ailleurs de jeter un oeil sur les récents articles de Toki ( My favorite teablog in english) et sa méthode de dégustation détaillée par le Kung Fu Cha ("what is detail tasting?", il vous faudra lire d'autres articles plus anciens pour réellement comprendre…). Voir aussi le très intéressant blog de Phyll qui a aussi essayé l'expérience de Toki






Bref, en rentrant chez moi, j’étais très partant pour tenter une « expérience de l’extrême » en utilisant un très gros dosage… Juste pour voir… Mais franchement, je n’avais pas trop d’idée précise sur la dose à mettre pour avoir un « gros dosage »…


Comme j’avais le goût pour un bon Yan Cha, je me suis dirigé vers une boite de Da Hong Pao n° 5 millésime 1996 de la Maison des Trois Thés. Ma dernière boite de « Rochers ». Un fond de boite d’ailleurs ! Je pèse le contenu : 13 grammes…
Mouais, comment diviser cela en deux parties? J’ai l’habitude de doser entre 6 et 7 grammes pour ma théière de 12 Cl, mettre 8 ou 9 grammes me laisse une dose bien trop petite pour faire quelques chose de sympa la prochaine fois, et c’est se condamner à finir cette boite de thé d’une manière qui ne me laissera sans doute pas un très bon souvenir (en plus, que ce thé ne m’avait pas trop emballé, du moins si je le compare aux autres DHP de cette Maison…)

Face à cette équation peu soluble, je me suis finalement décidé à mettre ces 13 grammes de thé dans ma petite Yixing de 12 cl….

Et , très franchement, je ne l’ai pas regretté un seul instant !!!

Le résultat est superbe. Des infusions très détaillées et analytiques, puissantes et pures, une très belle et longue présence en bouche… J’ai pu percevoir certaines subtilités de ce thé que j’avais jusqu’ici ignorées.
Quatre années que je tente de pratiquer le Kung Fu Cha avec une certaine satisfaction, mais je crois qu’aujourd’hui je viens de comprendre un truc…

Avec un tel dosage (et une telle qualité de thé) les infusions sont inépuisables en nombres… A l’heure où j’écris ces ligne, je suis bien loin d’en avoir fini…

Encore une petite précision pour finir ce billet: il va de soi que pour réussir ses infusions avec un tel dosage, il est necesssaire de faire les premières infusions ultra-courtes. On remplit la théière, on dépose la bouiloire, on vide la théière. C'est très simple en fait. Même pas besoin de compter...
Aussi, il est nécessaire d'utiliser un thé de très haute qualité pour que la méthode donne tout son bénéfice. J'avais fait un essai précedement avec un Shui Xian 1 et le résultat ne m'avait pas emballé... Comme cette technique met en évidence la complexité et les subtilités, il faut un thé qui ait une certaine complexité à offrir...


Cette expérience m'a aussi rappelé un billet de Christophe-Jeancarmet dans lequel il nous expliquait que le Kung Fu Cha c'est très simple: " c'est à fond et à fond! Point" !!!


lundi 1 septembre 2008

Xishi

Voilà les photos toutes fraiches, faites il y a quelques minutes, montrant ensemble mes théières de forme Xishi... La Taiwanaise de Yang Wen Ji rencontre sa cousine Chinoise...


La forme de théière appelée "Xishi" est une des plus courante. C'est une de mes préférées.
A la fois moderne et intemporelle, simple et fonctionnelle, je trouve que c'est une des formes les plus réusssie parmis les formes "classiques" des théières.
Ce qui est intéressant ici, c'est de voir que la reproduction d'une "forme classique" n'interdit pas la créativité du potier. Au contraire, il y a une place pour le tour de main de l'artiste qui va donner une personnalité unique à la pièce réalisée.
On peut comparer la réalisation des détails de ces théières: les courbes du corps, l'arrondit de l'anse, le bec verseur, la boule du couvercle... chacun de ces détails essentiels témoigne d'une individualité et donne un caractère singulier et attachant à la pièce.
J'ai aussi mis sur une des photos une troisième xishi, celle-là faite en grande série, d'une manière qui doit, je suppose, être assez industrielle vu le nombre d'exemplaires de cette théière qu'on peut voir sur la blogosphère... Elle n'a pas le même charme, cela se voit tout de suite, c'est un peu comme voir une Ferrari garée à coté d'une bagnole ordinaire...
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