mardi 5 août 2008

Dong Ding n°2 de Taiwan







Quelques photos non commentées de mes chouchous du moment: des thés taiwanais de fabrication traditionnelles. Tous proviennent de la Maison des Trois Thés. Des oolongs taiwanais tel que je les aime, avec beaucoup de caractère, de la personnalité, de la finesse, du raffinement... Je ne m'en lasse pas.

Je souhaiterai insiter un peu sur le caractère "traditionnel" de ces thés. ils sont, en effet, nettement plus oxydés et torréfiés que ce qu'on trouve couramment en provennance de Taiwan. Les photos le montrent bien. Cela s'en ressent au niveau du brevage.

Concernant cette version de Dong Ding , c'est plein et miéllé, fruité et frais. Très présent et complexe. C'est, de mon point de vue, assez "sauvage", au sens où ce thé me fait principalement penser aux baies sauvages des lattitudes nord ou de la haute montagne... Cela avec un caractère confituré. Je perçois dans ce thé trois pôles: épicé, miéllé, fruité. Il y a aussi un rien de notes boisées très légères (osier). De la prune... d'autres choses encore, peut-être? Quelque chose de "patissier" mais j'ai un peu de mal à préciser... Mais, bon, comme vous le savez surement une description analyitique (ou plutôt une tentative) ne rend jamais vraiment justice à un thé.... Au niveau texture, c'est fin mais avec de la présence et de plénitude. Il y a des aspèrités, une source de séchersse en bouche, mais elles sont contrabalancées par un "onctueux" (c'est assez étrange, en fait...). Suivant les options choisies pour le Gong fu cha (temps/dosage), il est possible que les aspérités se manifestent de façon plus marquées (et donc aussi de façon plus désagréable). Ici l'usage d'une théière de qualité va aussi jouer un rôle non négligeable (c'est une évidence!). D'une manière générale, c'est très équilibré entre les arômes et les saveurs, entre le nez et la bouche. Et c'est sans aucun doute cette qualité qui me fait apprécier ce thé.

Pour moi, ce Dong Ding a le "vrai goût authentique" du Dong Ding - mais cela, ça dépend de l'imaginaire de chacun...
Il va sans dire que, comme tout les produits de ce fournisseur, la torréfaction est parfaitement maitrisée. Une référence, un étalon, en quelque sorte. Elle se fait presque ignorer tant elle se manifeste par ses bienfaits (et non par ses inconvéniants: ce n'est pas comme certains Dong Ding ou Gao Shan torréfiés de certains fournisseurs qui sentent la bouffe pour poissons d'aquarium, quand ce n'est pas le charbon ou le caramel brulé, ou parfois même les fleurs fânées...)

Mecredi 6 aout:

Je me suis refait une petite dégustation de ce thé en début de soirée... et je me disais qu'il est au-delà du descriptible à certains égards, en particulier cette manière qu'il a de prendre possession de toute la bouche... Il y aussi la manière dont sa matière est "architecturée", cette liqueur est une vraie construction en plusieurs dimensions qui occupe toute la bouche... Belle construction, équilibrée. La marque de fabrique des "grands thés". On pourrait dire la même chose du Shui Xian (surtout) et du TGY de Taiwan...

7 commentaires:

Philippe a dit…

Mon premier amour en matière de thé. J'ai découvert les charmes du Gong Fu Cha grâce à cette référence précise. Quel choc à l'époque quand je me suis retrouvé à la M3T pour la première fois face à ces petites tasses et autres accessoires fascinants !!! Et ce parfum typique de ce Wulong... Quel souvenir !

Anonyme a dit…

+1...
;))

ce thé fait littéralement naître des papilles surnuméraires.

Anonyme a dit…

Je me suis refait une petite dégustation de ce thé en début de soirée... et je me disais qu'il est au-delà du descriptible à certains égards, en particulier cette manière qu'il a de prendre possession de toute la bouche... Il y aussi la manière dont sa matière est "architecturée", cette liqueur est une vraie construction en plusieurs dimensions...

Mon tout premier thé chinois dégusté fut un... Pu Er. Et cela il y plus de 20 ans !!!
J'étais encore enfant à l'époque. Un échantillon offfert par des restaurateurs hong-kongais... la claque!!! quel parfum fabuleux ce thé, j'avais jamais rien senti d'analogue...
Bien entendu comme il s'agissait d'un sheng (ce que je n'ai compris que 20 ans plus tard), je n'ai plus jamais retrouvé de telles sensations avant de découvrir la Maison Des Trois Thés, pourtant j'ai beaucoup cherché...
Et encore, ce pu er était vraiment particulier: très doux et miéllé, avec une belle odeur de terre humide très fine... (un peu comme la galette 21, mais en beaucoup plus soft...)
Quelques années après cette première rencontre avec les thés chinois, je découvrais le TIE GUAN YIN... puis les taiwanais, DONG DING, sont venus s'ajouter rapidement au tableau de des plaisirs (après quelques détours via Darjeeling...)
Mais découvrir les thés chinois diirectement à la M3T, c'est le pied !!!

Il y quelques mois, j'étais atablé place Monge à coté d'un jeune couple qui s'était vu offrir par des amis une séance de découverte des thés chinois... Ils fesaient vraiment plaisir à voir lorsqu'il découvraient pour la première fois ces magnifique thés!

Toujours un grand moment d'émotion ce premier contact avec les thés chinois de qualité!

geneviève meylan a dit…

pour moi ça a été par petites touches successives....un dong ding fleuri bu chez une amie, mais la vraie rencontre a été en sentant un pu er puis ne le buvant (un vrac de la m3t ). En boire un à paris a juste été une expérience indescriptible !
j'aime beaucoup ce récit de Thomas :sa recherche d'un pu er bu il y avait longtemps et cette quête pour retrouver cette sensation, c'est très beau.

Thomas a dit…

cette histoire, c'est aussi pour cela qu'à un moment donné j'avais pensé appeler mon blog:

"A LA RECHERCHE DU THE PERDU"

Une référence à Proust mais aussi à cette histoire plus personnelle de quète liée à mes premières sensations liées au thé.

Anonyme a dit…

je n'ai découvert ce Dong Ding que tout récemment, en revenant aux wulongs miellés, qu'il y a 6 ans je n'ai pas vraiment su comprendre et apprécier, et dont je suis fan maintenant.

"prise de possession" : c'est en effet ce qui s'impose. Au fur et à mesure des gorgées, le thé tapisse, imprègne, s'empare de la bouche et de la gorge. Une liqueur très onctueuse, huileuse, avec beaucoup de légèreté aussi, due aux arômes. Immensément présent mais pas "insistant", rien de "lourd", c'est avec élégance qu'il envahit.
Effet opéra : une "acoustique" merveilleuse qui déploie son architecture musicale.

Mes paramètres :
en Taïwanaise (Wen Jia Qing brune) de 11cl, 5g ou 6g ; infusions brèves, démarrage à 16', et cascade très lissée, je cherche le "less is more".

Grande flexibilité. On peut le doser à 4g sans sensation de "déperdition" ; on peut aussi démarrer avec une durée de 20' et passer rapidement à 30'...
Comme Shui Xian de Taïwan, il est très endurant.

Large palette aromatique, sans désordre : tout est lié. c'est un petit univers parfaitement pensé par quelque grand horloger.

Très sympa à faire : un dimanche après midi, faire un gong fu cha avec le Dong Ding 3 ; passer ensuite au Dong Ding 2.

Thomas a dit…

merci flo pour ce comentaire.
il complète très bien ce que j'en dis.

J'aime bien ta référence à l'horlogerie pour exprimer l'ordre dans ce thé (je parlais d'achitecture, mais le "grand horloger" c'est encore mieux, cela évoque mieux le caractère systématique et cohérent de ce thé...)

Question paramètre, c'est effectivement assez souple...
j'ai plus tendance à le démarrer à 25-30" pour lui donner beaucoup d'épaisseur, puis d'augmenter très progressivement, cela avec 7,5-8 gr dans ma taiwanaise de 15 cl. Mais je crois qu'avec ce thé, il est possible d'expérimenter avec de grandes plages de lattitude...

Christophe parlait sur son blog d'une dégustaion de ce thé avec 3gr/10 minutes en Taiwanaise... cela m'arrive aussi de faire 3gr/15cl - 5 min, 7 min, 10 min avec certains thés... avec celui-ci, je n'ai pas encore essayé, ça va venir... dans certains cas, c'est interressant, on a toutes les composantes du thé en une fois.